Peut-on encore sauver le manchot empereur ?
La vitesse d’extinction des colonies de manchots empereurs est deux fois plus rapide et plus grave que prévue.

La vitesse d’extinction des colonies de manchots empereurs est deux fois plus rapide et plus grave que prévue.
Quasi menacé d’extinction
Il faisait déjà partie des espèces « quasi menacées » d’extinction, présent sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature. Le manchot empereur voit hélas, selon les chercheurs du British Antarctic Survey , le rythme de son extinction se révéler moitié plus rapide que prévu.
En effet, l’analyse des images satellitaires à haute résolution de seize colonies de l’Antarctique, représentant un tiers de la population totale de manchots empereurs, montre que leurs effectifs ont diminué de 22 % sur les quinze dernières années. Un chiffre moitié plus grave que ce qui avait pu être anticipé jusque-là par les scientifiques. À ce rythme, « plus rapide que les prédictions les plus pessimistes », l’espèce sera proche de l’extinction à l’horizon 2100.
Une glace de mer plus fragile
La cause principale : l’impact visible du réchauffement climatique qui, en augmentant les précipitations, a également aminci et fragilisé la glace sur laquelle vivent ces manchots. Des colonies peuvent alors perdre tous leurs poussins, la glace de mer tendant à « devenir inégale et peu fiable dans de nombreuses parties du continent ». Elle cède alors sous les pas des petits, encore bien trop fragiles pour pouvoir survivre à un séjour dans l’eau gelée de l’Antarctique.
Cette étude tout juste publiée dans la revue Nature Communications : Earth & Environment concerne une région de la péninsule Antarctique abritant 30 % des manchots empereurs du continent. Reste désormais pour les chercheurs à vérifier si ces évaluations se vérifient malheureusement également pour l’ensemble de manchots empereurs.
Stabiliser les émissions
Selon une étude réalisée en 2020, les manchots empereurs comptent environ 250.000 couples reproducteurs, tous situés en Antarctique. Les pingouins de l’hémisphère nord, eux, sont plus petits et capables de voler. Même s’ils se dirigent peu à peu vers le sud, combien de temps parviendront-ils à survivre ?
« La seule façon de voir un revirement pour la population est de stabiliser les émissions de gaz à effet de serre, résume clairement Phil Trathan, co-auteur de l’étude. Si nous ne le faisons pas, il restera probablement relativement peu de manchots empereurs d’ici le début de ce siècle ».
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