Meta aspire vos données pour son IA : comment dire « non » ?
Meta veut enrichir ses modèles de langage, comme Meta AI ou LLaMA, en leur donnant les données personnelles de ses utilisateurs.

Depuis le 14 avril 2025, Meta, la maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, a notifié ses utilisateurs européens de son intention de commencer à collecter leurs données personnelles pour entraîner ses modèles d’intelligence artificielle. À compter du 27 mai 2025, tous les contenus rendus publics par des utilisateurs adultes sur ses plateformes pourront ainsi être aspirés pour alimenter son IA maison. Le traitement de ces informations suscite une onde d’inquiétude : entre les risques pour la vie privée et les méandres réglementaires, cette initiative ne passe pas inaperçue.
Meta et les données personnelles : l’IA qui vous scrute
L’ambition est claire. Meta veut enrichir ses modèles de langage, comme Meta AI ou LLaMA, en leur donnant à digérer des publications, photos, commentaires et interactions générés par les utilisateurs. Mais pas n’importe lesquels : seuls les contenus publics, partagés par des personnes majeures, sont concernés. Les messages privés ou les contenus des mineurs ne seront pas utilisés, affirme la firme.
Jusqu’à présent, Meta s’était vu opposer un refus réglementaire en 2024 par la Data Protection Commission (DPC) irlandaise. L’entreprise a revu sa copie et s’appuie désormais sur la notion « d’intérêt légitime » pour justifier cette collecte massive, sans nécessiter le consentement explicite des utilisateurs. Une pirouette juridique qui fait grincer des dents.
Comme l’explique la CNIL, cette base légale ne doit être invoquée que si l’impact sur les personnes est limité, ce qui est hautement contestable dans ce cas précis. Et la Commission française n’est pas seule à s’en émouvoir. L’ONG NOYB, fondée par Max Schrems, a même lancé une procédure de réclamation collective pour contester le fondement légal invoqué par Meta, dénonçant une « absence manifeste de base légale conforme au RGPD ».
L’Intelligence artificielle nourrie avec vos données personnelles
La stratégie de Meta repose sur une vérité industrielle : plus l’IA est nourrie, plus elle performe. En s’appropriant les publications passées et futures des utilisateurs, Meta installe un régime de captation perpétuelle de la parole publique, sans retour arrière. Une fois les données ingérées par l’algorithme, elles deviennent impossibles à retirer.
Un phénomène amplifié par des interfaces volontairement labyrinthiques, voire trompeuses : plusieurs associations dénoncent l’utilisation de dark patterns, des biais de design destinés à décourager ou manipuler l’utilisateur dans son choix. Le site QueChoisir.org n’hésite pas à parler de procédures « dissuasives ». Et ce n’est pas tout : Meta a réservé à chaque plateforme ses propres cheminements d’opposition, multipliant les étapes techniques. Une stratégie qui rappelle furieusement le bon vieux principe du “qui ne dit mot consent”, version numérique.
Blocage de la collecte : comment désactiver l’aspiration de vos données personnelles ?
Face à cette dérive, il reste une porte de sortie, mais elle se referme bientôt. Tout utilisateur résidant dans l’Union européenne peut s’opposer à l’utilisation de ses contenus publics à des fins d’entraînement de l’IA… à condition de remplir un formulaire dédié avant le 27 mai 2025.
Les chemins diffèrent selon l’application utilisée :
- Sur Facebook : connectez-vous à votre compte, puis accédez au formulaire via ce lien officiel : Formulaire Facebook.
- Sur Instagram : ouvrez l’application mobile > Paramètres > Plus d’infos et d’assistance > Centre de confidentialité > IA chez Meta > « S’opposer ».
- Sur WhatsApp : utilisez ce lien spécifique : Formulaire WhatsApp.
Important : même après le 27 mai, l’opposition reste possible, mais les contenus déjà utilisés pour l’entraînement ne pourront plus être effacés des modèles IA. L’urgence est donc immédiate et irréversible.
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En fait, on peut fort bien se passer de Facebook, d’Instagram, de WhatsApp.
C’est ce que je fais et me porte très bien…